Publié le 06/02/2024
En Europe, la directive efficacité énergétique oblige les États membres à fixer des caps clairs en matière d’économies d’énergie, et les invite à recourir aux technologies disponibles pour réduire leurs consommations d’énergie. Même si la technologie n’est pas la seule solution, elle reste indispensable, pour atteindre des objectifs exigeants dans les délais réglementaires.
Néanmoins, alors qu’il faut agir rapidement, il n'est pas toujours évident de savoir pour quelle technologie opter ou même par où commencer.
Dans cette perspective, la mise en place d’un système de management et d’optimisation de l’énergie (EMOS) offre aux entreprises de puissants leviers d’action. Il leur fournit en effet des données très précieuses pour mieux piloter les process gourmands en énergie, simuler des scenarii de transformation, mesurer leur impact et les économies d’énergie réalisées, et finalement prendre des décisions éclairées au regard des exigences réglementaires d’un côté et de leurs contraintes économiques de l’autre.
On vous explique.
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Pourquoi l'efficacité énergétique est devenu une priorité ?
Partout dans l’Union européenne, les entreprises privées et publiques sont contraintes d’agir pour réduire annuellement leurs consommations d’énergie. Depuis 2012 et l’entrée en vigueur de la première mouture de la directive Efficacité énergétique, tous les États membres ont décliné les exigences croissantes de l’UE en droit national. Or toutes les mesures et amendements pris nationalement engagent chaque fois plus les acteurs économiques, lesquels doivent communiquer leurs données de consommation en toute transparence et avec un grand niveau de précision, et prouver qu’ils réalisent le volume d’économies d’énergie requis.
« Pour répondre légalement aux attentes de l’UE, les grandes entreprises doivent toutes réaliser et transmettre des audits énergétiques selon des critères précis. A part en France, dans certaines conditions, même une certification ISO 50 001 ne suffit pas à faire la preuve légale qu’une entreprise fournit les efforts suffisants pour atteindre les objectifs d’efficacité énergétique. Néanmoins, qu’il s’agisse de répondre à la norme ISO 50 001, de fournir les bonnes données d’audit, ou d’identifier les leviers d’économies d’énergie, l’installation d’un système digital de management de l’énergie constitue une aide de poids. »
Ignace de Francqueville, VP Energy & General Manager Italy METRON
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Une exigence stratégique : il faut voir et comprendre pour agir
C’est une évidence : on ne peut pas améliorer efficacement et durablement ce que l’on ne mesure pas. Pour toute entreprise, et pour les industriels en particulier, connaître son niveau de performance global (niveau de production, pertes de matières, consommation d’énergie…) à chaque étape clé d’un process est la seule manière d’identifier les défauts, les dysfonctionnements et/ou les surconsommations pour ensuite espérer y remédier. C’est aussi la seule façon de savoir si les actions de correction et d’amélioration que l’on prend portent réellement leurs fruits.
« Mettre en place un système qui permette de monitorer sa performance de manière continue et alignée sur le temps opérationnel des entreprises est donc, à tous les égards, capacitant. C’est un investissement qui en permettant à la bonne information d’arriver à la bonne personne au bon moment permet d’agir de la façon la plus efficace sur son environnement. »
Ignace de Francqueville, VP Energy & General Manager Italy METRON.
Ce potentiel se traduit de plusieurs manières dans l’entreprise :
Données précises en temps réel et plus grande réactivité
D’abord qui dit digitalisation dit mesures régulières et possibilité d’optimiser réglages des machines et process rapidement. Dans une usine équipée d’un EMOS, on va pouvoir par exemple mettre en place des actions d’amélioration liées à la détection de dérives. Car son installation aura permis de mettre en place des indicateurs de monitoring de la performance afin de savoir ensuite si les données collectées dérivent ou non par rapport à la performance cible. C’est donc une action d’efficacité. Je détecte la dérive, je la corrige et je ramène ma performance à son niveau optimal au lieu de laisser un process dériver et de constater trop tard une surconsommation et un surcoût. Des alertes et alarmes permettent aussi de réagir au plus vite et de minimiser les pertes, en détectant le problème plus rapidement et de façon plus fiable qu’un opérateur humain ne pourrait le faire.
Pistes d'optimisation et prédictions de consommation intelligentes
Grâce à l’intégration d’algorithmes et de calculs, un EMOS offre aussi la possibilité de déterminer les paramètres de fonctionnement d’assets optimums au regard de la consommation.
Les systèmes numériques de management et d’optimisation de l’énergie permettent d’établir des scénarios d’ajustement et de changement d’asset. Un industriel qui a un équipement de réfrigération trop gourmand va pouvoir scénariser un process différent ou un changement d’asset et ainsi lui permettre de comparer les deux options. Ce type de simulations existe déjà dans l’ingénierie. Mais elles sont faites sur des scénarios figés, sur la base du besoin maximum en froid par exemple. Or, avec un EMOS, on est en capacité de simuler sur des conditions dynamiques, dans le contexte d’utilisation réel de l’entreprise. De quoi prendre des décisions d’investissement plus éclairées ensuite mais aussi accompagner tout le processus d’acquisition et de mise en route des nouveaux équipements. Car les simulations offrent des données précises qui vont permettre de challenger les fournisseurs, de mieux définir les spécifications des systèmes et donc d’être plus précis dans l’expression de ses besoins.
Et, bien sûr, dans tous les cas, un EMOS garantit d’avoir un contrôle précis et réactif sur la performance.
Algorithmes prédictifs : un outil pour optimiser la consommation d’énergie
Des données centralisées pour agir sur des opportunités d'optimisation plus stratégiques
Pour les grandes entreprises et les entreprises internationales possédant plusieurs sites, un système EMOS peut aider à obtenir une vue d'ensemble de la performance énergétique de tous les sites, et éventuellement comparer les sites entre eux. Ainsi, même avec des budgets réduits, les décisions les plus stratégiques peuvent être prises pour améliorer l'efficacité énergétique. Par exemple, un EMOS peut aider les utilisateurs à identifier plus facilement les sites les plus énergivores et à faible rendement, et à prendre des mesures immédiates à leur égard.
Peut être installé en quelques mois
L'environnement réglementaire évoluant rapidement et les questions d'efficacité énergétique devenant de plus en plus urgentes, l'installation d'un EMOS a aussi l’avantage non négligeable de pouvoir être installé rapidement. Ce qui peut notamment aider les gros consommateurs d'énergie à agir rapidement pour devenir plus efficace.
Et si un EMOS est externalisé, c'est-à-dire faire appel à une autre entreprise dont l'objectif principal est de créer, de mettre en œuvre et d'améliorer les solutions EMOS, plutôt que d'en créer une à partir de zéro en interne, vous pouvez bénéficier des conseils et des connaissances d'experts qui ont des années d'expérience dans le domaine de l'efficacité énergétique. Cela vous permettra d'investir du temps dans la constitution de votre propre équipe chargée de l'efficacité énergétique, sans compromettre la création de votre EMOS qui est externalisée et améliorée par des experts spécialisés dans ce domaine.
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Au-delà de l’efficacité énergétique, un outil puissant pour répondre aux enjeux de durabilité
Avec un système de management de l’énergie, l’entreprise entre dans une logique « Plan, Do, Check, Act » (PDCA) très vertueuse en matière d’efficacité énergétique, mais pas seulement.
Au-delà de la directive Efficacité énergétique, le contexte réglementaire européen enjoint de plus en plus les entreprises à prendre en considération l’ensemble de leurs impacts sur l’environnement et à mener des actions concrètes et fortes de « sustainability ». La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) publiée au journal officiel de l’UE en décembre 2022 vient par exemple durcir les règles en matière de déclaration de performance extra-financière. Les normes de reporting de durabilité détaillées et définies dans le cadre de cette directive, dites normes «ESRS», permettant d’encadrer et d’harmoniser les publications des sociétés.
La CSRD et le rôle d'un EMOS digital pour les rapports
Concrètement, si jusqu'alors faire de l’efficacité énergétique consistait principalement à conduire des actions de réduction de ses consommations d’énergie et à faire la preuve de leur mesure, aujourd’hui, le sujet englobe aussi le sujet émissions de gaz à effet de serre et réduction de ces émissions. Non seulement il faut moins consommer mais aussi décarboner.
POINTS À RETENIR
L'approche d'efficacité énergétique est compatible avec une lutte active contre le réchauffement climatique, et permet d’homogénéiser davantage les pratiques et reporting au sein de l’Union européenne. Mais cela accroît la complexité de la tâche pour les entreprises. Non seulement elles doivent mesurer et comprendre leurs consommations d’énergie, puis agir, mais en plus elles doivent aujourd’hui considérer ces données en termes d’émissions de CO2. Ce qui les oblige à questionner leur mix énergétique. Or, vu sous l’angle émissions ou tonnes équivalent CO2 de son activité, la digitalisation est encore plus intéressante, car elle va permettre de mettre en ordre cette complexité pour encore une fois aiguiller la prise de décisions et garantir un contrôle dans le temps.
Vous souhaitez en savoir plus sur les fonctionnalités d'un EMOS et sur la manière dont il peut vous aider à atteindre vos objectifs en matière d'efficacité énergétique ?
